Doëlan redeviendra Port Garrec cet été. Un article du Télégramme
Doc Martin. Doëlan se pique au jeu
6 février 2011 à 07h07
- C'est sûr, tous les Bretons ne l'ont pas appréciée. Mais malgré les critiques, il y aura bien une saison 2 de la série «Doc Martin», sur TF1. Au petit port de Doëlan (Sud-Finistère), on s'en réjouit plutôt : les retombées n'ont rien de négligeable.
> "Doc Martin". Une série très controversée
Dans cette série, tout est, semble-t-il, affaire de degré.
Fallait-il prendre «Doc Martin» au premier, au deuxième, voire au
troisième degré ? À Doëlan, rebaptisé Port-Garrec, même si la
température est un peu retombée, elle persiste. Tout ça à cause d'un
médecin. Un comble.
«Faiblard des pattes arrière»
Si on a bien compris, il ne fallait surtout pas prendre cette série décalée de TF1
au premier degré. Sinon, gare à la déception. Ceux qui n'ont pas aimé
et qui ne se sont pas privés de le faire savoir sur le site Internet du
Télégramme se seraient en fait trompés de degré.
Serge, 65 ans, rencontré sur le port, explique très bien les choses. «Les téléspectateurs qui n'ont pas pris la série au premier degré se sont en fait bien marrés (du Benny Hill sans les applaudissements derrière).» Il en fait évidemment partie même si, reconnaît-il, «le premier épisode était un peu faiblard des pattes arrière.»
Là-dessus, tout le monde est d'accord : pas terrible le premier
épisode avec cette histoire de seins qui poussent. Mais les autres
étaient beaucoup mieux. «Au début, j'ai trouvé ça un peu farfelu mais
finalement ce n'était pas si mal », avoue Anne-Marie, une résidente à
l'année de Port-Garrec (pardon... de Doëlan).
«Tout était écrit avant»
Vous avez dit clichés, caricature de la Bretagne et des Bretons ? Alors
là, René, un pêcheur-plaisancier, n'est absolument pas d'accord. «Si la
série avait été tournée ailleurs, cela aurait été pareil. Ceux qui se
sont sentis visés, ce sont peut-être ceux qui se sont reconnus.» Lui a
beaucoup aimé : «Pour une fois que l'on peut rigoler un peu. Ça change
de ce qu'on voit d'habitude.»
À chacun son avis. Les «pros» du ciné sont, eux aussi, partagés.
Très partagés. Éric Lionnais, le régisseur général de la série, la
défend, forcément, même s'il admet que c'est un humour que l'on peut ne
pas apprécier. («Mais bon, on n'est pas obligés de regarder»). Ce
procès en caricature des Bretons, il le rejette avec force et s'étonne
du buzz qu'il a généré. «C'est une adaptation d'une série anglaise.
Tout était écrit avant de savoir si elle serait tournée à Collioure ou
à Doëlan.»
Pâle imitation
C'est justement ce que reproche à cette série et à certaines autres,
comme «Dolmen», Antoine Le Bos, le directeur artistique du Groupe Ouest
(*). Il ne ménage pas ses critiques. En voici quelques-unes, pêle-mêle
: «Pâle imitation d'une série anglaise». «Machine à générer du
stéréotype». «Projection d'une pensée centralisée selon laquelle les
êtres humains sont pareils partout et qu'il suffit de changer les
décors». «Les auteurs ne se sont pas souciés de savoir sur quel
territoire la série allait se tourner».
Une manière de faire pour ce scénariste breton qui va totalement à
l'encontre de ce que pourquoi il se bat : un cinéma«capable de générer
un imaginaire fabriqué ailleurs qu'à Paris». Restent les chiffres de
«Doc Martin». Pas mauvais. Après un départ en fanfare avec près de neuf
millions de téléspectateurs, la série en a rassemblé 6,6 millions pour
le dernier épisode. Un bon niveau. TF1 a donc décidé de remettre ça.
Thierry Lhermitte, alias Martin Le Foll, devrait être de retour à
Port-Garrec en mai prochain. «En vous souhaitant»... comme il dit.